En Thailande

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En thailande : du 24 décembre 2013 au 1 fevrier 2014

Madras Inde 23 déc au soir.

La voiture ne nous conduit pas jusqu'au port, comme nous en avons rêvé en vain.

Les messages lancés comme des bouteilles à la mer aux compagnies de fret maritime qui assurent la liaison Inde Malaisie n'ont pas trouvé echo. Une raison, sans doute pas des moindres, dans cette mer souvent lieu de piraterie, l'embarquement, ou meme le débarquement de touristes est interdite par le gouvernement indien. Pour les memes raisons, ajoutées au fait que les courants sont inverses, peu de plaisanciers font le trajet vers l'Asie du Sud est. Au Nord, la Birmanie demeure toujours fermée à tout voyageur à pied. Comme ceux qui y ont pensé avant nous, nous devons nous resigner. Nous survolerons donc le probleme, et emettrons en 3 h de vol davantage de CO2 dans l'atmosphère que durant notre année de voyage.

Chouette experience pour les enfants, comme un nouveau manège. Pour les adultes, les genoux coincés comme dans les minibus kirguizes, le front appuyé sur le siège de devant, à peine le temps de former un reve qu'une hotesse nous sonne de remplir un catalogue de renseignements pour la douane. Atterissage en douceur, reveil des enfants tumultueux. Une heure plus tard, vieux mais fidèle au rendez vous de 4h du matin, un train nous rapproche du centre de Bangkok. De là un tuk-tuk thai, sorte de dragster à paillettes, ouvert à tout vent, nous conduit comme une fusée sur les larges routes désertes de Bangkok vers la maison qui nous attend.

Jusqu'à présent nous avions passé toutes les frontieres par voie de terre, et ainsi pu apprecier une certaine continuité dans les us et coutumes. Avec l'avion, c'est comme si nous avions zappé sur une autre chaine.

déja le lendemain l'inde est déja loin, et la cuisine thai nous la fait encore plus vite oublier.

Riz gluant aux mangues fraiches arrosées de miel, jus de mandarines frais, curry vert d'aubergines et de porc à la sauce de coco (green curry), nouilles sautées avec oeuf , germes de soja, cacahuetes et citron vert ( Pad Thai), soupes de nouilles aux fruits de mer et à la coriandre fraiche, ne sont qu'un apercu des delices qu'offre ce pays à nos papilles.

Nous fetons Noel à l'école avec les enfants thai, voir ce lien.

Nous retrouvons aussi notre ami Barnabé, rencontré en Inde, qui habite ici et nous a gentiment proposé de réceptionner notre cariolle à velo envoyée de France par papi Emile.Nous le delestons donc de ce colis encombrant, et profitons de ses connaissances pour mieux comprendre la situation politique du pays, tourmentée en ce moment par de nombreuses manifestations.

Je crois que Linda a tenté de se debarrasser de moi, il me semblait pourtant que nous coulions des jours heureux...Qui aurait dit que ce coeur d'or possedait une ame assassine! Parfois le fond de l'eau qui dort cache le cailloux noir du crime..

"Cheri! il est l'heure de ton cadeau d'anniversaire. Descends juste là au coin de la rue. Et profites en bien, détends toi , tout se passera bien...me dit elle avec ses yeux si souriants qu'au premier jour.

Tu vas gouter à la spécialité du pays , rajoute t elle...

Un cours de boxe thai, de cuisine, une fille de joie, quand meme pas ?...

Non: un massage thai!

Sawat di Kaa, m'acceuille une dame avec un large sourire, m'invitant à passer un pantalon et une chemise du genre camisoles. En fond se joue la lettre à Elise, puis c'est la chevauchée des Walchiries. Une fois allongé, on est foutu. Des pinces en guise de doigts, qui arrachent chaque muscle à mes os, des coudes qui frappent tour a tour mon dos et mes cuisses comme des marteaux, des contorsions de jeunes danseuses qui font passer les secondes pour des minutes.

Une torture faite main, de laquelle je rechappe au bout d'une heure.

Ma boureaude et moi prenons congés. Kop Khun Krap, Sawat Di ka. Merci, au revoir! Qui de nous deux est le plus faux cul?...

Linda veut elle ma peau? Elle aurait du reserver 2h comme le font quelques mazoschistes. J'y trouve un certain avantage cependant: on en sort plus vivant qu'à l'entrée, reveillé dans sa chair, leger comme un ange ressucité !

Sans doute a t elle pensé, suite à ma cavalcade en vélo dans les rues de Bangkok, que je m'ennuyais et avait besoin de sensations fortes ces derniers temps.

Mais s'il venait à m'arriver malheur, qu'un camion me renverse, qu'un plat m'empoisonne, qu'un precipice me happe, repensez à ces mots, et cherchez bien le cailloux noir du crime...

Article spécial - 27 DECEMBRE 13

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon petit mari ! Pour fêter ça, on s'est offert une sortie touristique dans cette grande ville de Bangkok qu'il découvre peu à peu. Les garçons aussi, ils adorent le metro aérien super rapide et moderne, les ferry pour rejoindre les temples. Les gratte ciels poussent de partout sauf dans notre quartier de résidence, totalement traditionnel thai. On a la chance d'être hébergé par une super mamie directrice d'une super école qui nous prête une super maison traditionnelle, en teck un peu décatie mais très spacieuse. Supaporn, nom plus connu de super mamie, commence à apprendre le vélo et nous aide dans la mesure du possible à trouver les deux vélos nécessaires à la suite de notre périple. Mais surtout elle nous présenté à toute son école pour la fête de Noel et nous entreprenons de chanter "Petit Papa Noel" dans toutes les classes visitées. Son école donne autant d'importance à l'enseignement des arts, des langues que des matières principales et notre visite fait figure d'éveil linguistique pour les petits thai, les grands nous servent d'interprètes. Nous avons ainsi la chance de participer aux fêtes de fin d'année dans ce contexte : ce soir c'est le grand spectacle de l'école ! Grande soirée du 27 pour notre Jéjé donc.

Pour les cadeaux, il se les ai offert lui même hier, en cherchant dans Chinatown et dans toute la ville nos futurs compagnons à deux roues : Et, par chance autant que par persévérance, il a trouvé en 4 heures 2 beaux vélos GIANT d'occas avec lesquels il a traversé la moitié de la ville (tout seul comme il sait bien le faire) sous le regard ébahi des thai coincés dans les embouteillages de cette mégalopole !

Nous en profitons pour souhaiter de très belles fêtes de fin d'année à tous nos lecteurs. Nous vous remercions vivement pour les commentaires, même si nous n'avons pas pris le temps de répondre à chacun, ils nous font chaud au coeur. A très bientot pour la suite de nos aventures...

Comme un symbole, nous choisissons le train comme lieu de fete pour le passage en l'an 2014. Biere, jus et fruits de mer au menu dans le wagon restaurant du train de nuit Bangkok Chiang Mai.

Premiers jours de l'année en compagnie des Karens, peuple acceuillant trés soudé et attaché à ses traditions, que nous rejoignons dans un village reculé du Nord de la Thailande, pour partager un peu leur quotidien et apprecier leur artisanat de tissage et de bijoux en argent.

Bangkok 15 Janvier 2014

Nous mettons à execution notre plan d'évasion de la grande ville.A 5h du matin, sacoches en selle, chapeaux vissés sur la tête, nous enfourchons nos montures pour une chevauchée nocturne vers la gare de train.Avec diligence, les enfants complices partagent notre excitation. Mais premier Hic, les manifestations anti gouvernementales qui paralysent quotidiennement Bangkok ont donné l'idée à des milliers d'automobiliste de deguerpir avant le jour. Le traffic ets déja dense, et c'est à 6h , un peu crispés par cette heure de "mas tu vu" avec les voitures, que nous rejoignons notre 3e complice: Supaporn.

Cette super mamie nos as dit l'avant veille : I want to comme with you and see the world, my country from inside (je veux venir voir le monde avec vous, mon pays de l'intérieur).Marché conclut avec joie!

Ainsi nous prenons d'assaut le wagon bagagges qui jouxte la locomotive, pour la compler de sacoches, remorques et velos.

Le train siffle 3 fois, et nous emmene en 5 heures à 200kms plus avant dans notre conquete de l'est.

Le train nous laisse dans le no mans land que nous avions choisi, sous les rires des passagers du train.

La navigation est hardue.Notre carte routière, semble t il la plus précise que l'on puisse trouver, ne fait figurer que des grandes routes que nous souhaitons, en bon fugueurs, éviter.Alors la boussole, cap vers l'est, nous permet de tirer quelques bords dans cet océan de riz, de canne à sucre et de manioc.

Nous nous perdons souvent, obligés alors de rejoindre la grand route et ses camions qui nous soufflent comme des mouches.Qu'importe, Supaporn est rassurée en notre présence, allons donc sur la grande route...A notre 3e jour de cavale, nous l'accompagnons à la gare de Ta Chang où un train la reconduira à Bangkok. Elle nous manque et nous voici livrés à nous même, orphelins de notre precieuse guide interpete. Pour les jours suivants, quelques zoom sur google map ne nous avancent guere, ces cartes confondant les chemins de sable et les petites routes, nous nous trouvons souvent forcé de rebrousser chemin.

Nous progressons donc lentement, chaque jour une cinquantaine de kilometres au compteur, sans doute pas plus de 30 à vol d'oiseau.

Ma carotte me precede: linda aime porter des vetements orange. Un baton, j'y songe..! Celui qui a dit que le chien est le meilleur ami de l'homme ne s'est sans doute jamais perdu dans ces campagnes.Nous traversons de nombreux villages de paysans qui, la journée aux champs, confient leurs maisons à des hordes de chiens qui jappent dans nos ombres en lorgnant nos mollets.La doctrine bouddhiste disant que "La paix commence par un sourire" , tant appliquée par leur maitres si hospitaliers, semble étrangère à leurs gardiens. Si l'un d'eux venait à passer de l'intention aux actes, je casserai sans pitié un bambou sur son museau. Affaire à suivre...

Le soleil et le vent secs accompagnent inlassablement nos journées.Si au matin ils rechauffent et caressent nos visages, à la mi journée ils redoublent de force.Le premier nous tanne la peau, asseche nos gorges et nos gourdes,tandis que le second nous forge des mollets et un moral d'acier, creuse nos appetits et aiguise nos sens.Linda, notre nez, peut sentir un poulet griller à 200m. A la même distance, un pot de riz gluant, ou un ananas pendus à une echoppe sont des cibles que je ne pourrai manquer. Les enfants, eux, peuvent entendre de loin un moto vendeuse de glace à devaliser.

En milieu d'aprés midi il est temps de penser à notre abris pour la nuit.Hors de question pour l'instant de dresser notre couche dans un temple, les nuits sont trop froides et ventées.

Le precieux billet de Supaporn, qui traduit la question :" Savez vous où nous pourrions dormir ce soir prés d'ici? ", nous offre des fortunes diverses, mais à tous les coups nous sommes ravis de trouver des ames hospitalieres et un abri pour la muit : "une cabane pres de la maison, des appartements neufs pour ouvriers agricoles encore innocuppés, un hotel de passes vide, un salon avec home cinema, la liste sera sans doute trés exaustive dans quelques mois...

En résumé , des premiers jours prometteurs qui pourraient s'illustrer par cette chanson que nous fredonons alegrement sur nos bicyclettes : lien que l'on retrouve aussi là

Ainsi nous traversons l'est Thaïlandais, ou peut etre une partie de Laos puisque nous évoluons au milieu de Laotiens à grande majorité sur le plateau de l'Isaan. On apprécie une belle pause à Khun Hahn, petite bourgade bien plaisante ou quelques "farangs" ("étrangers à peau blanche") ont meme introduits la pizza, un avant gout de la baguette qu'on retrouvera au Laos !! Désireux d'agrémenter la platitude du paysage par un brin de relief, nous choississons ensuite d'emprunter la route du sud, frontalière au Cambodge, oh hisse les cuisses...:=)

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