Paisible LAOS

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Au laos : du 2 au 25 Fevrier 2014

Nous passons la frontiere laos-thailande à Chong Mek, et le contraste est assez saisissant...Si les gens se ressemblent, puisque de meme ethnie Lao, le niveau de vie est encore bien moins elevé qu'en Thailande. les picks up sont trés rares, les motoculteurs à remorques omniprésents. Côté language l'adaptation est assez simple, "Sabaidee" et "Khop jai" viennent rapidement à la bouche des enfants, remplaçant "sawatdee" et "khop khun". Notre passage inspire les mêmes exclamations, sourires et rires sur notre passage, et une gentillesse emprunte de curiosité.

Nous faisons étape à Paksé, bourgade de 6 0000 hab pourtant seconde ville de ce pays trés peu peuplé, avant d'aborder les montagnes et monter sur le plateau des Bolovens... en bus ! Raisonnablement, chargés comme nous le sommes, nous savons que nous ne pouvons affronter les 50 kms qui nous mènent à 1000 m d'altitude. Les conducteurs de bus laotiens se font un honneur de monter nos 2 velos, la carriole et nos 8 sacoches sur le toit de leur camionnette "Deux Bancs". Laos sur la montagne nous découvrons le quotidien des petits producteurs de café, vivant pour la plupart sous le seuil de pauvreté. Heureusement pour certains, depuis 7 ans une coopérative rassemblant 1700 producteurs engagés dans une production bio équitable leur permet d'assurer des revenus un peu supérieurs et d'entrevoir un avenir meilleur. Les cerises de café, sechant et passant du rouge au noir en quelques jours, s'affichent en trésor de famille devant chaque maison. Linda déguste du bon café qui lui rappelle sa boutique, Jérome tente de reprendre quelques grammes en engloutissant d'énormes sandwichs de pain blanc. On trouve ici en effet des baguettes de pain et ... des boulodromes très animés en soirées, héritages de la colonie française !!

Ces montagnes de végétations luxuriantes, de sol fertile représentent une attraction touristique majeure aussi grâce aux magnifiques cascades qui déferlent à différents endroits du plateau. Nous décidons de reprendre nos vélos: va pour les descentes, mais les cotes se font souvent à pieds, les enfants tout fiers de participer en poussant la carriole :=). Un matin, pourtant armés de courage et bien ravivés par une longue nuit de sommeil, 5 km de torture à 12% par 30 degrés nous font suer: nous remontons dans un gros bus qui nous reconduit à tous vents et poussiere jusqu'à Paksé !

Vat Phou, lieu vestige d'un immense temple khmer situé au pied d'une montagne prés de Champassak, est le théatre d'un grand rassemblement annuel à la pleine lune de mi février. Depuis l'an dernier nous rêvions de ce moment particulier, occasion précieuse de cotoyer les laotiens dans ces moments de tradition, de liesse contenue mais profonde et émouvante. Etales de fruits et legumes, grillades, de paniers en bambou, marchandes ambulantes souvent aidées de leur jeune fille pour transporter sur un balancier tout un restaurant, moines et nonnes qui éclairent encore de leur grace ces lieux mystiques baignés de lumiere.

Nous nous joignons aux familles qui se rassemblent pour pique-niquer à l'ombre d'immenses frangipaniers enracinés dans les rochers.

Les chaudes couleurs de l'aprés midi s'estompent et la reine de la fete entre en scene. De freles nuages levent le voile sur Dame Lune, attirant des centaines de lampions s'envolant plus ou moins surement à l'assaut de ses crateres. Apres un spectacle d'ombres chinoises, nous prenons la route de la nuit en vélo, passons quelques stands de jouets chinois, nous écartons devant quelques scenes au sons saturés, respirons à notre insu la poussiere et les gaz des véhicules s'extirpant laborieusement du parking, roulons sur quelques des milliers de sacs en plastiques maculant le sol, notre epoque marque immanquablement cette fete de son empreinte...

Nous filons en douce une petite heure le long du paisible fleuve Mékong, la lune et ses reflets pour phares. A notre arrivée à la chambre, le marchand de sable est déja passé dans la carriole des enfants...Martin a revé aux lampions oranges qui s'envolent dans l'univers jusqu'à l'infini...

Nous chevaucherons plus tard sur les piste de laterite du Xe Pian , parc naturel où subsiste une immense foret primaire, rebelle à l'exploitation des hommes qui ailleurs domestisent uniformisent et parquent les arbres, notamment les hevéas pour fabriquer nos pneu...

A pied  nous nous perdons sous cette immense canopée d'arbres et de lianes, sensibles à chaque cri d'oiseau, a chaque toile d'araignée...