Captivant Vietnam

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au Vietnam du 26 Mars au 12 Mai 2014

Après avoir longé la cote sauvage du sud, en apparence désertée à tord des touristes, nous traversons le delta du Mekong. Apres les épatantes cabrioles à vélo des cambodgiens, nous decouvrons la pratique du double pédalage (2 personnes sur le vélo : 2 pieds sur chaque pédale). Tout se transporte ou se tire en moto : blocs de glace, gigantesques paniers de fruits ou légumes, guirlandes de volailles pendues par les pattes, redressant la tête durant le trajet, de larges vitres comme dans les films de gags, des troncs de bambous trainant derrière sur la route, des meubles, frigos, une autre moto deposée sur le porte bagagge arrière ...et du pied il pousse le vélo du copain pour qu'ils avancent ensembles ! Un vrai spectacle ambulant auquel nous prenons largement part avec notre embarcation :=) ! Chose insolite : port du casque, sauf pour les enfants (c'est vrai qu'ils ont la tete plus solide que les grands...!? )!

Paisibles canaux et rivières, que nous longeons constamment, petites villes inondées de soleil et de couleurs (Sa Dec , My Tho, Cai Be). Les marchandises circulent sur voie d'eau, le va et vient de bateaux aux grands yeux (sensés écarter les démons du fleuve) donnant un rythme particulier à cette région, grande productrice de riz, fruits, légumes, poissons. L'activité intense n'empêche pas ces paysans de nous faire preuve d'une attention presque paternaliste lorsque nous nous arretons les saluer ou leur acheter des fruits. Ainsi nous traversons des iles, des bouts de continents entre les iles, encore des iles , ou peut etre est ce déja la rive? Sur des routes à peine assez larges pour passer en carriole (chemins concus pour les motos) s'alignent de jolies maisons bleues, vertes, turquoises, vert d'eau au sein d'une végétation luxuriante. Le hamac à l'ombre des bananiers est inconstestablement le grand divertissement local. Nous le pratiquons volontiers, avec un grand café sucré où le bain des glacons ne dure que quelques secondes, la chaleur ne fait pas de cadeaux...

Par une de ses artères où affluent des milliers de motos, nous arrivons enfin au coeur de Saigon (Ho Chi Minh City) : la ruche à mobylettes! Un bourdonnement incessant, dépassements par la gauche, par la droite, C'est au sein de cet essaim, que sans encombre nous achevons notre aventure en velo. Nous sommes déja nostalgiques à l'idée de laisser nos montures, qui nous ont conduites sur 2800 km inoubliables, de pure liberté, notamment le long du Mekong, où notre vie, malgré l'énergie dépensée et les quelques kilos evaporés, fut un long fleuve tranquille.

Nous prenons refuge dans les locaux de l'Association FFSC, qui oeuvre à l'aide d'enfants defavorisés, puis Mathilde, Adam et Basile nous accueillent aussi chaleureusement quelques jours dans leur grande et confortable maison. Nous l'assaillons de questions sur le pays (Mathilde est intarissable) tandis que les enfants se rassasient de jeux en tous genres.

Fait marquant : la visite du mémorial de la guerre nous plonge un moment dans l'horreur humaine.Nous epargnons bien sur les enfants de ces photographies et détails abominables, et leur expliquons que les avions et chars qui paradent à l'entree ne sont pas des jouets, mais des instruments de mort!

Au dehors, cette histoire tragique semble effacée : les anciens au regard souriant, les adultes affairés au présent, et l'omnipresente et dynamique jeunesse se projetant au futur.

Inversant à présent notre cap, notre route filera à présent vers le Nord, jusqu'en Sibérie cet été.Nous comptons ainsi laisser à nos traces la mousson, et ses promesses de pluies incessantes. Moissonnant le jour de nouveaux paysages et scenes de vie, nous engrangeons quelques nuits, bercés par le bringuebalement du train, d'innombrables et précieux kilometres de rail qui nous rapprochent peu à peu de la si lointaine Europe à laquelle nous commencons à penser.

Les etapes où nous sejournons nous comblent de decouvertes et de plaisir: Hoi An et son architecture riche et colorée, le paradisiaque archipel de Cua Lo Cham où nous observons avec emmerveillement la foisonnante vie aquatique avec de simples masques et tubas.

La belle cité imperiale de Hue, siege d'un festival international, animés de concerts, spectacles, expositions dont nous profitons avec excitation...

Au Nord, de nouvelles merveilles nous attendent. Des montagnes surgies de terre autour desquelles nous nous balladons en moto ou en barque au milieu des rizieres à TamCoc (surnommée Bair d'Halong Terrestre".L'ile de Cat Ba et la Baie de Lan Ha, proche et similaire de la trés(trop) touristique Baie d'HaLong. Nous nous immergeons quelques jours au sein d'une famille de pecheurs, sur leur maison flottante. Malgré le ciel menacant, nous filons des jours tranquilles à pecher, lire, et ramer en canoe autour de montagnes et villages flottants.

A Cat Ba, nous decouvrons d'incroyables animaux aquatiques dans les aquariums ou les bassines oxygenées qui s'affichent devant chaque restaurant: escargots gigantesques,c rabes bleus, ou encore la limule: pates de crustacée, carapace de tortue, Aiguille en guise de queue.

A Van Don, nous baignons dans l'atmosphère animee du port de peche et du marché. Nous nous enfoncons dans de superbes grottes et escaladons une montagne pour une vue magnifique sur l'archipel.

Hanoi, effervescente.

Mike, jeune vietnamien dynamique, gère un hotel en haut duquel il offre une paillasse et même une tente sur sa terrasse aux voyageurs de passage qui le souhaitent. Nous profitons de cet acceuil en Coughsurfing pour faire de belles rencontres, cuisiner et partager des repas, et s'enquerir de bons plans pour découvrir la ville. Hanoi offre de beaux clichés de rue, par sa diversité des styles de construction, allant des facades colorées délabrées aux tours de verre, illuminées par sa lumiere changeante, des routes bondées, ses commerces envahissant les trottoirs, ses marchés trés vivants.

Dur dur comme vous le voyez!!:=)

Heureusement quelques difficultés pimentent parfois ce quotidien paisible.Bien sur quelques vietnamiens ne dérogent pas à la réputation de pratiquer des tarifs abusés pour les étrangers. Il nous faut donc s'habituer à négocier, habilement, poliment voire fermement, surtout dans les bus et les marchés, pour payer un prix juste (plus cher que les vietnamiens généralement, mais pas abusé). Enfin nous nous frottons au zèle administratif. Tout d'abord les policiers qui refusent aux hotels ne nous accepter car meme en règle nous ne possédons que des photocopies de nos visas et passeports ( et pour cause ils sont à l'ambassade de Chine pour notre demande de visas qui s'éternise) , il faut donc aller leur expliquer gentiment que nous ne sommes pas des criminels en cavale et que le sommeil est un droit et même un devoir auquel nous ne pourrons nous soustraire, fusse dans un hotel ou sur un banc public.

De meme 4 déplacements au consulat de Chine, muni progressivement de justificatifs aussi stupides que facétieux, auront permis d'obtenir les précieux visas pour arriver une nouvelle fois à pied par la Chine, "sans justificatif de billets d'entree et de sortie", une mention d'honneur pour laquelle je peux me vanter de froler l'expertise à présent...

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