Korakundah Tea Estate
Niché à 2 400 m d'altitude, sur les monts Nilgirils abritant une faune et une flore endémiques très riche, le groupe Chamraj possède parmi les plus hautes plantations de thé du monde. Cet écrin de nature, très prisé par les anglais notamment pour son climat, était le siège du gouvernement Tamil l'été, alors qu'ils passaient l'hiver dans la grande ville de Chennai (Madras). Une atmosphère british règne donc encore dans la petite ville d'Ooty, ville principale des Nilgirils mais également au coeur du groupe United Nilgirils Tea Estate (UNTE) fondée en 1922 par un anglais.
Au fil des années, la plantation s'est étendue jusqu'à couvrir 4 000 Hectares , et emploie aujourd'hui 1500 personnes. Depuis son origine, les chairmen ont associé le développement économique de la société au développement social de la région. Ainsi dès 1954 une école était ouverte pour les enfants des ouvriers de la plantation, aujourd'hui c'est un véritable ensemble scolaire qui forme les enfants de 3 ans à 18 ans de l'ensemble des villages environnant, promis à des situations professionnelles exceptionnelles compte tenu des moyens educatifs mis en place.
La production de thé
Les petits buissons qui recouvrent tous les monts environnant ont pour origine la Chine et le Myanmar, leur nom botanique est Camellia Sinensis. Ils sont plantés au milieu d'arbres (chenes d'argent ou Silver Oaks) qui aerent le sol mais dont la feuille n'ombrage pas trop les arbustes de thé friants de soleil. La récolte a lieu tout au long de l'année et nous avons pu visiter l'usine de traitement de ces petites feuilles qui permet d'en tirer un thé parfumé et très léger. Pour résumer les différentes phases de traitement du thé, en l'occurence le thé noir, citons principalement :
- un premier séchage de 8 heures pour enlever 60% de son humidité
- le roulement des feuilles, des machines roulent les feuilles durant 40 minutes
- sélection par calibrage des feuilles, les plus petites seront coupées en petits morceaux et mises en sachets individuels.
- la fermentation de 20 min à 1 heure selon la longueur des feuilles
- nouveau séchage de 20 min
- et rejet des déchets par sélection robotisée sur critère de couleur.
Tout ce processus est hautement mécanisé et donc aujourd'hui très précis. Le groupe possède plusieurs usines ayant une capacité maximale de 7 500 kg par jour.
Les différents types de thé revendus sont le noir, le vert, le blanc mais également le "frost" particulier à ces monts qui ne connait pas la neige mais dont la feuille subit le gel pendant 15 jours avant d'être cueilli.
Mais surtout, le UNTE a l'honneur de recevoir régulièrement des prix de reconnaissance de la qualité du thé, un record du prix au kilo en 1996 : Golden Tips :
Les certifications bio et équitable datent de 1994. Là encore Korakundah tea fut le premier à se faire certifier et a largement contribué à l'élaboration des critères concernant le métier du thé, en Inde et dans le monde. Au fil des années ces critères ne cessent d'évoluer impliquant par conséquent une amélioration de la qualité du thé, favorable au consommateur final. Aujourd'hui la moitié de la surface est cultivée selon le cahier des charges FLO cert, travaillant même en biodynamie mais la demande augmentant, le groupe pense convertir progressivement toutes ses surfaces d'ici à 4 ou 5 ans. Même si à l'origine de sa création, le thé bio équitable était vendu deux fois plus cher, aujourd'hui seule la culture bio permet de percevoir 25% en plus du prix conventionnel.
Au delà de FLO-cert, Korakundah Tea honore les certificats agriculture biologique américains, japonais, anglais ...
Engagement sociaux
Entre la récolte, le traitement du thé et toutes les installations mises en place par UNTE. Toutes sont logées sur place ou habitent les villages alentours, en famille.les adultes travaillent 8 heures par jour et les enfants sont scolarisés sur place également. Un hopital de 60 lits et d'infrastrutures impressionnantes (gynecologie, dentiste, ophtamologie) est également mis à la disposition des villageois (il est même totalement gratuit pour les employés de la société).
Mais la volonté d'intégration locale ne s'arrête pas là puisque qu'un bus de ramassage scolaire parcourt 20 villages pour aller chercher les élèves. La société soutient également des orphelinats, des projets de préservation des traditions et ethnies locales malmenées à l'arrivée des anglais et par le développement de la monoculture du thé.
Les salariés bénéficient, en plus du salaire minimum local (204 Roupies/jour), d'une prime d'ancienneté, de congés maternités de 8 semaines et d'un bonus de 25% par an. A cela s'ajoute, fait assez rare pour être remarquable, un système de retraite.
Première école-collège-lycée dans les plantations
La création du groupe scolaire est ancien mais il se développe au fur et à mesure des primes perçues grâce aux engagements sociaux de la société. Ainsi aujourd'hui 1200 elèves bénéficient d'une scolarité à haut niveau, notamment grâce à un partenariat avec le "National Institut for Information and Technology". Les ordinateurs fonc partie de l'enseignement dès 6 ans et des laboratoires très équipés permettent aux élèves de se spécialiser en science jusqu à 18 ans.