Association de groupement de producteurs de café du plateau des Bolovens, sud Laos
C'est une histoire française que l'on retrouve concernant la culture du café dans l'ex-indochine laotienne. L'histoire de colonisateurs français qui introduisent (ou ré-introduisent) des plants de café sur le plateau des Bolovens au sud du Laos sous le protectorat français (qui commence en 1895). Un siècle de guerres, et maladies ont découragés de nombreux producteurs. Après la chute de l'empire soviétique, l'économie de marché se met en place au Laos, et c'est encore les français qui viennent apporter leur soutien aux producteurs de café, et introduisent une nouvelle variété plus résistante d'arabica : la caturra.
Comme nombre d'entre eux, Kitam, South, nos interlocuteurs sont laotiens d'éducation et presque de culture française, et ont choisi de revenir dans leur pays natal pour participer au développement de celui-ci.
Jusqu'en 1995, le café était de qualité moyenne et les revenus plutot hasardeux. En 1998, le gouvernement laotien, avec l'appui des structures françaises (telle que l'Agence Française pour le Développement) ont mis en place un projet de renforcement des capacités commerciales des petits producteurs (PRCC) consistant en l'appui technique et financier de la mise en place d'un café de qualité biologique satisfaisant les conditions de commerce équitable.
C'est dans ce contexte que s'est créé en 2005, un premier groupement de producteur, puis en 2007 : l'Association du Groupement de Producteurs de Café, sous forme de coopérative même si ce terme peut encore présenter une connotation négative dû au passé soviétique. Pour la première fois au Laos, les petits producteurs peuvent vendre directement leur café et sont maitres du prix de vente de leur production : notion difficile à comprendre avec un passé tel que le passé laotien.
En 2009, Malongo passe un contrat d'exclusivité avec l'AGPC et s'engage sur des commandes à prix minimum fixé à l'avance. Malongo finance en contrepartie des moyens de développement d'outils de production et d'amélioration de la qualité du café, le développement social ou éducatif de la communauté est en projet sur un moyen terme.
Aujourd'hui c'est donc 1 700 familles de producteurs qui bénéficient d'appuis techniques et financiers, l'association a atteint son seuil de rentabilité plus tot que prévu et les producteurs exportent 1000 (mille) tonnes de grains verts par an, et développent également les ventes sur le marché local.
Par l'intermédiaire de ce projet et sa reproduction sur d'autres cultures du Laos, le pays espère sortir du triste statut de PMA (Pays les Moins Avancés) en 2020.